Peter Permeke, peintre.
Né à Mortsel en 1965. Fils de Joopie Permeke, petit-fils de John-Henri Permeke et arrière petit-fils de Constant Permeke, Peter est imprégné par l’art depuis sa naissance. Difficile de se faire une place lorsqu’on s’inscrit dans une telle lignée.
La seule manière d’échapper à cet engrenage semble bien de rompre totalement avec le style de ses aïeux, de créer quelque chose qui se situe à mille lieux du comparable.
Ses marines sont les réceptacles d’émotions intenses qui vont de l’extrême tendresse à la violence orageuse.
Mais ce sont sans doute ses visages qui présentent la plus grande originalité et constituent la véritable expression du tempérament de Peter Permeke. Ils sont apparus à la suite d’une période d’isolement, témoins d’une certaine conception du monde, d’un certain regard sur l’autre et émergence d’un style nouveau et original. Même s’ils se rattachent à la veine expressionniste, les têtes de Permeke ont une puissance et une facture qui indiquent clairement leur appartenance à l’art actuel. Pour cette multitude de gros plans presque monochromes, aux traits épais et au masque d’abord agressif, il a puisé dans les physionomies d’ouvriers se rendant à l’usine. Fatigue, tristesse, enfermement, colère parfois décomposent les visages. Sa « tribu » s’est néanmoins adoucie au fil du temp. Il n’est pas rare d’y voir apparaître un sourire, ou au moins une expression de sérénité, d’étonnement ou d’indifférence. Exploitant l’impact du grand format, Peter Permeke s’est engagé dans la voie d’une peinture psychologique et symbolique, de plus en plus colorée. Une peinture qui traduit peut-être une vision plus optimiste de l’humanité, qui se pimente d’une pointe d’humour, mais n’en conserve pas moins sa clairvoyance.
Extrait d’un texte de Didier Paternoster « Artistes & Galeries » Éditions Art in Belgium – 5 ème Édition.
James Permeke dit Joopie, sculpteur.
Né à Bruges en 1938. Fils de de John-Henri Permeke et petit-fils de Constant Permeke, le maître de Jabbeke, il s’est installé en Espagne pour s’y consacrer totalement à son œuvre.
Joopie Permeke accorde sa préférence à la figure dégagée, au groupes, la mère et l’enfant, mais surtout la femme dans son état le plus pur.
Grâce à la solidité et la force de la forme, la femme rayonne mystère et conviction. De gestes résolus elle s’impose dans l’univers, trace les limites en souveraine et maîtresse. Dans ses douces rondeurs elle représente séduction et tentation, mais aussi dévouement et compréhension.
Le cérébral c’est la question. Pas de mimique, pas un regard, mais une pose.
L’homme, la femme, omniprésents, des êtres universels, contemplent leur propre image par le cœur et l’âme.
De ce dialogue naît l’œuvre ; de l’argile au bronze, matériaux nobles et durables, la beauté éternelle.
Fernand Bonneure, mars 1991.